Contre la guerre, pour une solidarité mondiale

04-04-2022

Le Comité des relations de l’Internationale des fédérations anarchistes (CRIFA) s’est réuni à Marseille les 19 et 20 mars 2022, et a discuté des questions relatives à la guerre en cours en Ukraine. Bien qu’il y ait des points de vue différents sur certains points entre les Fédérations membres, sur lesquels nous nous engageons à poursuivre un échange et une discussion constructive, d’importants points communs sont ressortis de la discussion.

Nous condamnons l’agression criminelle contre l’Ukraine promue par le gouvernement russe, ainsi que tous les militarismes, et nous sommes solidaires des personnes opprimées des deux côtés de la frontière, en promouvant un soutien actif aux victimes du conflit, aux réfugiés, aux déserteurs et aux prisonniers de tous les côtés de cette guerre et de son expansion potentielle. Dans les contextes dans lesquels nos différentes fédérations opèrent, nous devons dénoncer et nous opposer au rôle de l’OTAN, des États-Unis et de l’UE qui créent également les conditions préalables permettant à l’État russe d’attaquer son voisin plus faible avec la complicité de sa marionnette, la Biélorussie. Nous dénonçons la montée de l’autoritarisme dans le monde ces dernières années, qui a vu le rôle croissant des armées dans les politiques publiques. Dans la situation actuelle, nous soulignons particulièrement la militarisation croissante de la société dans le contexte d’un réarmement croissant dans l’UE, au milieu d’appels généralisés à une armée européenne, au détriment des dépenses sociales.

Les populations pauvres et opprimées du monde sont toujours les perdants des guerres. Ils sont devenus de la chair à canon, ont été déracinés de leurs foyers et sont confrontés à la pauvreté et à la maladie à cause de cette guerre. Dans le même temps, les patrons du monde continuent à travailler pour contrôler les ressources du monde. Nous nous opposons au capitalisme mondial et au nationalisme qui sont les causes de la guerre. Au lieu de cela, nous devons mener la guerre de classe, en contrant l’industrie de guerre et les dépenses publiques pour la guerre, ainsi que toute la logique de la guerre, et promouvoir des mobilisations horizontales plus larges des travailleurs et des collectivités.

De même, nous soulignons le danger de commettre l’erreur de défendre "notre" nation ou "notre" pays, en mettant en avant nos positions anti-nationalistes et défaitistes/de refus, car notre ennemi se trouve dans "notre" pays et c’est "notre" État national ou notre bourgeoisie nationale. Au lieu de cela, nous visons à construire la solidarité entre tous les prolétaires, et à souligner le caractère mondial des États capitalistes.

Confirmant nos valeurs historiques d’internationalisme, de solidarité et de parenté mondiale au-delà des frontières, nous confirmons notre opposition à tous les crimes et massacres perpétrés par le capital et l’État, du génocide des peuples noirs et indigènes qui se poursuit aujourd’hui au Brésil, en Amérique latine et dans tout le Sud, à la destruction de l’environnement perpétrée par la logique des États, du profit et des marchés qui menace la vie même de notre planète.

Dans la guerre perpétuelle des oppresseurs contre les opprimés, nous constatons l’aggravation des conditions de vie des pauvres dans le monde en raison des pandémies et des guerres régionales qui ont commencé ces dernières années, en raison de l’augmentation du coût des produits de base et des dépenses supplémentaires en armement dues à l’économie de guerre. Nous soulignons tout particulièrement la tragédie des migrants, des personnes marginalisées et racisées qui se voient refuser les droits les plus élémentaires, et nous sommes aux côtés des derniers, des oubliés, des discriminés, contre les États, le capitalisme, le fascisme, le racisme, le patriarcat et l’exploitation.



Le Comité des relations de l’Internationale des fédérations anarchistes