Tract : "Facs en lutte entre répression policière et attaques fascistes"

02-04-2018

 1 - Répression étatique

 

Depuis plusieurs semaines les mouvements sociaux s’enchainent en réponses aux multiples attaques gouvernementales, plan « action publique 2022 » qui a pour but de démanteler les services publics par des privatisations, plus de précarisation, suppression de postes de titulaires de la fonction publique, changement de statut des cheminots, …, réforme du bac et des lycées, loi Vidal. En réaction une grande journée de mobilisation a eu lieu le 22 mars qui a abouti dans certaines villes par des occupations d’amphithéâtres, le gouvernement ne voulant pas « se refaire un mai 68 » n’a pas hésité à faire intervenir les forces de « l’ordre » pour réprimer toutes formes de contestation en amont de la journée d’action mais aussi dans les heures et les jours qui ont suivi pour qu’elle ne s’enracine pas dans la durée..

 

  • Strasbourg

Au soir du 22 mars, environ 150 étudiant-e-s ont investi et voté l’occupation d’un des amphithéâtres du Palais universitaire, en réponse, plusieurs dizaines de CRS ont pénétré et encerclé les étudiant-e-s avec des gaz lacrymogènes et les ont expulsé-e-s manu-militari.

 

  • Caen

Une AG interprofessionnelle à l’auditorium du musée des Beaux-Arts devait avoir lieu pour donner suite au mouvement de contestation, les forces de « l’ordre » ont fait usage de tirs de gaz lacrymogènes, de tirs de grenades de désencerclement ainsi que de tirs de LBD 40 (Flashball). Bilan trois hospitalisations, 3 arrestations

 

  • Bordeaux

Agression par la police lors d’une charge du journaliste de kedistan Sadik Celik qui couvrait le mouvement des étudiant-e-s bordelais. Malgré la présentation de sa carte de presse son téléphone a été confisqué et a reçu un violent coup à la tête, lors de cette charge, des étudiant-e-s ont également été blessé-e-s et ont vu leurs portables confisqués.

 

La répression policière du mouvement étudiant a touché d’autres villes comme Dijon (étudiant-e-s poursuivis dans les couloirs par plusieurs dizaines de policiers), Grenoble et surement bien d’autres.

 

 

2 - Attaques fascistes

 

Dans le climat de ces derniers mois où des lois contre les migrant-e-s et les sans-papiers, des lois liberticides inscrites dans le droit commun sont votées ou en passent de l’être, où les déclarations de certain-e-s politicien-ne-s et de plusieurs partis politiques encensent la haines des autres, le racisme, le retour des valeurs patriotiques, de la défense de la nation contre des supposé-e-s envahisseur-e-s, …, l’extrême droite nationaliste et la droite déjà « décomplexé-e-s » dans leurs discours n’hésitent plus à passer à l’attaque.

 

  • Montpellier

Un amphithéâtre occupé par quelques dizaines d’étudiant-e-s a été attaqué par une dizaine d’hommes armés de bâtons et de tasers. Le doyen de la fac est fortement suspecté d’avoir permis l’intrusion de ces nervis d’extrême droite voulant « récupérer » la fac, l’attaque a eu lieu sous le regard des gardes et service de sécurité incendie qui ne sont intervenu que pour faire sortir les étudiant-e-s grévistes mais en aucun cas pour s’interposer et les défendre face à ce défoulement de haine. Plusieurs étudiant-e-s ont été passé-e-s à tabac, la direction de son côté a vite fermé les grilles non pas pour protéger les étudiant-e-s de l’attaque mais bel et bien pour plus qu’elle-il-s ne reviennent. Les agresseurs fascistes restés dans la fac fermée ont été applaudis par une partie du personnel de l’établissement. Plus grave dans cette affaire, des professeurs ont été reconnus comme faisant partie des agresseurs, l’un d’entre eux se vente même d’y avoir participé. Le doyen, peut de temps après les fait, interrogé par France 3, a même déclaré « Les étudiants en droit qui étaient là, ils étaient tous contre l’occupation […] Je suis assez fier de mes étudiants. Je les approuve totalement », voyant l’affaire grossir médiatiquement, le gouvernement ne voulant pas que cela soit l’étincelle qui embrase les facs a mis un peu la pression pour diligenter une enquête et à pousser le doyen à démissionner de ces fonctions. Ne nous y trompons pas, il n’a démissionné que de son titre honorifique mais reste bien professeur de cette même faculté. Quelques jours plus tard un groupe d’étudiant-e-s opposé-e-s au blocage étaient accompagné-e-s par des membres du groupe d’extrême droite la « Ligue du Midi » devant la fac.

 

  • Lilles

Il y a quelques jours une vingtaine de fasciste, armés de bâtons et de matraques ont tenté d’attaquer les étudiant-e-s de Lilles 2 qui occupaient leurs locaux. Ces criminels ont bénéficié du privilège d’être escorter par la police pour se rendre sur les lieux de l’attaque et ont été protégé, par la police, dans leur retraite après que les étudiant-e-s les aient refoulé.

 

  • Strasbourg

Dans la soirée du 28 mars, une vingtaines de fascistes du bastion social local (ex GUD), venant de recouvrir la fac de leur propagande raciste, se sont mis en embuscade avec guetteur et ont passé à tabac 6 étudiant-e-s sous les insultes misogynes, homophobes et racistes.

 

  • Paris

Le 16 mars une dizaine d’individus se revendiquant du GUD a fait irruption dans la cour du Lycée Autogéré de Paris (LAP) armés de barre de fer en proférant les insultes haineuses habituelles, accompagnés de saluts nazis, de jet de projectiles, bilan 2 lycéen-ne-s blessé-e-s. Ce n’est pas la première fois que des criminels d’extrême droite s’en prennent à membres de ce lycée, ils ont très violemment agressé plusieurs élèves et professeur-e-s durant ces dernières années et en décembre 2017 l ont tenté une incursion violente dans l’enceinte de l’établissement.

 

Le 29 mars, une dizaine de militants de la Cocarde étudiante, groupe étudiant d’extrême droite ont tenté de perturber une AG à Tolbiac, antenne de Paris 1, occupée depuis le 26. Après un échange de coups, ils ont été refoulés, bilan 1 blessé du côté étudiant. A noter que dans la nuit du 27, le local de l’Union des étudiant-e-s juifs/juives de France a été saccagé, il ne fait nul doute sur le caractère antisémite de cet acte dans le climat actuel où les attaques d’extrême droite se multiplient.

 

 

Le déroulement de ces événements montrent bien que le gouvernement, avec son bras armé policier, essaie de faire taire tous les mouvements contestataires progressistes et ne veut surtout pas qu’ils perdurent dans le temps. Les groupes d’extrême droite nationaliste, trop contents de cette situation et toujours plus virulents, en profitent pour agresser, en toute impunité, les étudiant-e-s mobilisé-e-s contre les réformes en cours.

 

Nous soutenons les personnes blessées et arrêtées lors de ces attaques policières et fascistes, ainsi que le Lycée Autogéré de Paris qui met en pratique des valeurs que nous défendons.

Nous serons toujours des combats contre l’extrême droite et ses idées nauséabondes diffuses dans la société ainsi qu’aux côtés de celles et ceux qui combattent l’Etat, son pouvoir répressif, ses lois antisociales, racistes et liberticides.

Nous soutenons et soutiendrons toujours les mouvements contestataires de par les grèves, les occupations, les ré appropriations, les manifs, les actions directes ou pas, les alternatives basées sur l’autogestion, …

 

Ne l’oublions jamais, ils ont besoin de nous, nous n’avons pas besoin d’eux !

Que crève leur ancien/nouveau monde !

 

1er Avril 2018

Fédération Anarchiste

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